Micky Milan dans LeRadioClub
LeRadioClub.com est heureux de démarrer cette saison 2 avec quelqu’un dont vous avez certainement entendu parlé dans les années 80. Vous connaissez la musique Funk ? Et bien il a été un des premier en France à croire en cette musique : Micky Milan.
Du début des années 1970 au milieu des années 80, Clichy-sous-Bois fut le fief français du funk. Lorsque le son boogie a soudain déboulé en provenance de New York, c’est à l’Échappatoire, une discothèque de Seine-Saint-Denis où sévissait un certain Milan Zdravkovic aux platines, que toutes les nouveautés de ce nouveau genre taillé pour la danse tournaient en rotation lourde, parfois quatre fois par nuit.
Le danseur-DJ-producteur Micky Milan avait la primeur sur les disques qu’importait le célèbre magasin Champs Disques, passage obligé de tous les DJ à l’époque, le DJ partage avec un journaliste de RedBull une sélection de quelques-uns des titres qui « marchaient » le mieux sur sa piste, où se télescopent ceux qu’il a produits (Brazil Amor, Gay Men).
Il a Produit notamment :
Micky Milan
« Je venais de quitter Salsoul Records avec qui j’avais sorti « Quand tu danses » et un soir, David Christie est venu jouer à l’Échapp’, une super rencontre. Il m’a ensuite signé sur son label, Savoir-Faire et sa branche Champagne Records. C’est à ce moment-là que j’ai publié « Quando tu danças », la version brésilienne de « Quand tu danses », qui a beaucoup plu et que je trouve encore meilleure. J’ai ensuite sorti sur le même label « Champion » et un slow qui s’appelle « Les ailes du rêve ». Aujourd’hui, je reçois des dizaines et des dizaines de messages à travers le monde de personnes qui me demandent « Quando tu danças » pour le compiler. Mais je ne le donne à personne.
Plein de gens m’ont toujours demandé mes anciens titres, mais qu’est ce que j’en ai à foutre ? C’est pas mon kif. Je ne cherche rien, encore moins l’argent, je marche au coup de cœur et à la passion. Et souvent, je travaille autour du même titre. Celui-là, je l’ai fait il y a 20 ans et puis je l’ai retouché il y a 10 ans et encore maintenant je rebosse dessus. Bref, je tourne toujours autour de mes titres. La seule fois où j’ai accepté, j’ai été déçu. C’était sur Pépites des discothèques vol.1 & 2, deux compiles ratées qu’on pouvait trouver dans des hypermarchés mais que j’ai fait retirer depuis.
Gay Men
Ils étaient numéro 1 des clubs en France. C’était de la folie. Au bout de 15 jours, la communauté gay a repris le truc, au Palace, la folie. D’ailleurs, les mecs ne se sont pas trompés, Pierre Forgacs, qui a monté ensuite un label Happy Music, avait craqué dessus et il l’a fait devenir n°1. C’était une des premières références de Starnight Records, qui avait déjà sorti « Walkman » de Kasso. Moi j’ai fait ce titre en tant que compositeur et producteur, mais si tu me demandes ce que j’en pense sincèrement, ça ne me plaisait pas. J’ai fait trois titres pour eux et celui que j’adore vraiment c’est « Standing Up », avec « Sad Situation » en face B. Le premier, j’aimais pas du tout. Je l’ai juste fait parce qu’il y avait une demande de la communauté gay, ça été très rapide.
FF Yellowhand – « You Want Every Night »
En trucs français, je passais François Feldman (oui oui Francois Feldman) et son groupe bien sûr, qui ne marchait pas du tout ailleurs, mais qui cartonnait chez moi. Parce que les paroles étaient en français. J’ai aussi des remixes de ces titres, que je n’ai jamais donnés à personne et que je passais à l’époque trois ou quatre fois par nuit. Je prépare toujours bien mes sets, je ne fais jamais rien par hasard, je contrôle tout ce que fais au niveau goût et connaissance. Mais il y a un truc en moi que je ne contrôle pas, une sorte de folie, qui peut se déclencher à tout moment et ma force, elle est là. Je regarde toujours ce qui se passe en face. Il paraît que j’ai une capacité de réaction ultra rapide, à la seconde près. Je pouvais tout d’un coup glisser deux minutes de Beethoven entre deux morceaux que j’aimais et les gens se demandaient d’où ça venait. Quand j’ai envie de faire les choses en grand, tout est possible. Un des morceaux funk préféré d’Artur LEG…!!
Le Club – « Un fait divers et rien de plus »
Une nuit, mon ami compositeur et producteur Michel Eli arrive vers 5 heures du mat’ et me demande de tester l’échantillon de sa dernière production, Le Club. Je l’ai fait et je n’ai pas été déçu, je l’ai rentré aussitôt dans ma programmation. Je me souviens de « Cargo » d’Axel Bauer aussi, que Michel a produit, oh la la, quand le son est arrivé, putain ! CBS et les maisons de disques arrivaient dès 20 heures eux, pour que je leur dise ce que je pense de leurs produits. Après, une fois dans ma folie, je ne voulais pas qu’ils m’embêtent. J’étais odieux avec les gens autour de moi quand j’étais aux platines, je n’aimais pas qu’on me parle, même François, tout le monde, je rentrais dans mon truc, et quand je suis concentré, je suis comme ça.
Extrait d’un interview pour RedBull
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AL & PT